[Julie] Assis sur un banc.

Assis sur un banc, devant un hôtel assez réputé, Andrew s'amusait avec son portable, ne sachant pas vraiment ce qu'il avait envie de faire de son après-midi. Justin ne pouvait pas le rejoindre, étant occupé à jouer les jardiniers chez les Solis ou d'autres habitants de Wisteria Lane. Ce qui était plutôt assez ennuyeux lorsque l'on s'appellait Andrew Van De Kamp, et que l'on aimait le garçon plus que tout. Mais peut importe, il fallait bien qu'il s'occupe un peu seul... Ce n'était jamais très bon d'être dépendant de quelqu'un.

Il regardait les passants, tous vêtus d'habits assez légers, la température dépassant les 25° degrés. Cependant, Andrew s'était habillé d'une blouse marron et d'un jean bleu. Et il ne semblait pas avoir trop chaud... Ce qui était plutôt étrange. Mais bref... Il ne pensait que, par une après-midi pareille, il puisse croiser un de ses nombreux voisins. Mais il se trompait...

Julie revenait de courses qu'elle était allée faire avec sa mère. Avec un temps pareil, elle décidait d'aller voir quelques amies afin de pouvoir se rendre à la piscine. Malheureusement pour elle, aucunes n'était libre de la journée. Elle passait devant la piscine et entendait des cris d'enfants joyeux s'y amusant. Elle reprenait le chemin de chez elle quand devant un hôtel elle vit un visage familier qui s'amusait avec son téléphone. Elle s'approcha et reconnut, sous un blouson marron Andrew Van De Kamp, le frère de son amie Danielle.

- Andrew ... Qu'elle surprise de te voir ici !

Julie regardait Andrew, elle avait chaud pour lui. Se camoufler ainsi sous un énorme blouson, alors qu'elle 'était vêtue que d'un simple débardeur et d'une jupe. Vraiment, elle ne le comprenait pas ! Il devait faire près de 20° à l'ombre et lui, trouvait le moyen d'enfiler un blouson.

Captivé par le petit serpent qui continuait encore et toujours de manger les pommes qui apparaissaient à l'écran, et ne faisant plus vraiment attention à ce qui pouvait bien se passer autour de lui, Andrew sursauta à l'entente de son prénom, perdant ainsi la partie qu'il avait commencé. Il fronçat d'abord les sourcils, se demandant qui pouvait bien le déranger, en ville, et en plein milieu de l'après-midi. Peut-être une bande de lycéen qui avait entendu parlé de son homosexualité un peu trop prononcée et qui venait se foutre de lui... Il fut donc plutôt surpris de voir Julie Mayer, une jeune fille qu'il appréciait et qui s'était installé à Wisteria Lane, quelques semaines avant que Bree et Rex ne décident d'emmenager dans le même quartier. Souriant, cette fois-ci, il la salua à son tour.

- J'pensais pas te croiser non plus ! Qu'est-ce que tu fais ici ?!

Il l'invita à s'assoire à côté d'elle, jetant un dernier coup d'oeil à son portable. Il appuya machinalement sur le téléphone rouge, avant de le glisser dans sa poche, et de se tourner une nouvelle fois vers Julie.

Julie s'asseya à côté d'Andrew. Puis elle posa son sac sur ses genoux. A la question d'Andrew elle perdit le sourire. Elle se demandait si elle allait lui dire ou tout simplement lui dire " rien ". Mais ça allait paraître bizarre, se balader ainsi au centre-ville, et seule qui plus est seule. Elle eut un peu plus de temps d'y réflechir car son téléphone sonna, elle l'ouvrit et vit que c'était son père.

- Euh ... Excuse-moi Andrew.

Elle s'éloigna un peu et alla répondre au téléphone. Ahh son père, quel numéro, il l'apellait pour l'inviter à aller au cinéma, le soir-même ... C'était la première fois que son père l'apellait en dehors des fois où il fiait l'heure à laquelle il viendrait la chercher chez elle, chaque week-ends. Bien sûr, Julie ne garda pas la question pour elle, elle s'empressait de lui demander le motif de ce soudain grand intêret pour elle. Evidemment, il répondit qu'il lui a toujours porté beaucoup d'attention et patati et patata ! Julie, ne s'achant elle-même pas pourquoi, refusa l'invitation de son père. Elle pensait qu'il allait vraiment être déçu, mais au contraire il dit juste " ok " et coupa. La jeune fille se posait maintenant énormément de questions au sujet de son père. Il était de plus en plus bizarre ...
Julie revint s'asseoir près d'Andrew, lui sourit. Elle ne savait pas si elle devait parler de ça avec lui, elle n'a pas l'habitude de raconter ses problèmes à quiconque ni de se plaindre. C'est toujours elle qui conseille et qui écoute ...

- Désolée, c'était mon père, il est bizarre en ce moment !

Pendant que Julie répondait au téléphone, Andrew en profita pour vérifier si, sur le sien, rien ne pouvait lui indiquer qu'il avait reçut un sms, ou un message vocal. Sa mère le cherchait peut-être, il avait légèrement oublié de la prévenir de son absence... Et comme Danielle était sortie, elle n'allait certainement pas s'en charger à sa place.

N'ayant pas choisi la place la plus à l'ombre, Andrew commençait à bouillir sous son gros blouson de cuir marron. Il finit cependant par l'enlever, et à la poser à ses côtés, au moment même au Julie venait se rassoire sur le banc.

- J'ai appris qu'il avait emmenagé chez Britt. Ce n'est pas trop dur pour ta mère ?... Et pour toi ?

Parler "famille" n'était pas vraiment le sujet préféré d'Andrew. Mais du moment qu'on ne faisait pas allusion à la sienne ! Et pourtant, il avait des centaines de choses à raconter. Sa mère était de plus en plus maniaque, son père était décédé d'une crise cardiaque alors qu'il se disputait avec Bree, Danielle était complètement déboussolée, et Andrew haïssait sa mère pour l'avoir rejeté lorsqu'il lui apprit qu'il était homosexuel. Bref, ce n'était pas vraiment la famille dont il avait toujours rêvé de pouvoir faire partie un jour.

A la grande surprise de Julie, Andrew s'était décidé à retirer son énorme blouson. A sa question elle sourit, elle avait presque oubliée qu'à Wistéria Lane, les bruits courent ... Elle ne savait pas par où commencer, elle avait trop de choses à dire à propos de son père : Le fait qu'il lui répète contamment qu'il aime encore Susan, le fait qu'il est décidé d'emmenager sous son nez et le plus pire ... Avec Edie Britt, l'ennemie numéro 1 de maman.

- Maman en est devenue folle ! Elle lui lance des oeufs - en plus, elle sait pas viser - et puis elle l'espionne ! Elle est jalouse et ça, ça me fait mal ...

Une petite larme quitta l'oeil, à présent devenue rouge de Julie et glissa lentement sur son visage, pour attérir sur son débardeur. Julie passa sa main sous ses yeux pour ne pas laisser les autres larmes s'échapper et se moucha. Toute ces histoires - aussi forte qu'elle était - l'affaiblissait, elle était fatiguée de tout ça et, à la manière de Bree, voulue tout garder pour elle, mais là, ça été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle était fatiguée de tout ça ... Elle voulait pouvoir parler d'autre chose que de problèmes avec sa mère ...

Andrew ne s'attendait pas vraiment à ce que Julie puisse se mettre à verser quelques larmes. Il l'avait toujours vu comme une jeune fille forte, capable de surmonter tous les problèmes qu'elle rencontrait dans sa vie. D'ailleurs, il avait même eu l'impression qu'elle se souciait plus de sa mère que d'elle-même. Ce que le jeune Van De Kamp avait beaucoup de mal à comprendre ! Mais ce n'était pas vraiment pareil. Bref, quoi qu'il en soit, Julie était triste, et comme le jeune homme l'aimait plutôt bien, il passait un bras autour de ses épaules, et la regarda, souriant. Il ne se moquait, bien au contraire ! C'était un sourire réconfortant, qui lui prouvait toute sa sympathie. D'une voix douce, il lui dit alors.

- Hey... Je suis sûr que bientôt tout va s'arranger. Il suffit que tu le dises à ta mère, que tu parles avec elle, que tu lui expliques. Et que tu fasses la même chose avec ton père.

Il essaya de lui sourire une seconde fois, pour la rassurer. Mais il ne savait pas vraiment comment s'y prendre lorsqu'il s'agissait de consoler quelqu'un. Surtout lorsque c'était une fille qu'il tenait dans ses bras...

Julie réussit à contenir le reste de ses larmes. Au moment où Andrew passa son bras autour de son cou, elle frissonna et finit par poser légèrement poser sa tête sur son épaule. Elle écoutait attentivement tout ce que Andrew venait de lui dire sans un mot, mais elle trouvait cela incensé ... Elle ne pouvait pas dire à sa mère qu'elle en avait marre de l'écouter se plaindre, ni à son père qu'il devait régler ses histoires avec Susan seul, elle était quand même la seule à comprendre sa mère à 100%, elle ne pouvait pas l'abandonner ainsi ...

- Je ne pense pas que je puisse faire ça ! Maman compte bien trop sur moi pour que je lui fasse ça et puis, je suis la seule qui puisse l'aider et la conseiller car je suis seule à la comprendre !

Andrew réfléchit un instant, posant à son tour sa tête sur celle de Julie. Etre en présence d'une fille et la serrer dans ses bras ne le gênait absolument pas, bien au contraire. Seulement, Julie pouvait dormir sur ses deux oreilles, il ne tomberait jamais amoureux d'elle... Bref, il repensait à l'histoire qu'elle était en train de lui conter. Que pouvait-elle bien faire ? C'était assez compliqué en fait, et vu qu'elle ne pouvait parler à aucuns de ses deux parents sans que cela ne créée des problèmes, il fallait donc qu'il se résigne à lui trouver une seconde solution. Mais laquelle ?!

- Je ne sais pas quoi te dire d'autre, ma pauv'e Julie... Mais s'ils pensent encore un peu à toi, ils finiront bien par t'écouter, tu ne penses pas ? Ce sont tes parents, avant tout.

Certes, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à dire, mais c'était tout ce qu'il avait bien pu trouver... Il regardait en face de lui, les yeux rivés sur un arrête de bus dans lequel était entassé un gros paquet de mémés, de jeunes enfants, d'hommes d'affaires et d'ados. Oubliant tout soucis, il retint toute son attention pour Julie, et, d'un geste lent et plutôt hésitant, il passa sa main dans ses longs cheveux châtains.

[ Désolée de ne pas t'avoir répondue hier, j'étais à un mariage ! ]

Julie aussi réfléchissait à une solution, après tout c'était d'elle qu'on parlait. Elle regardait les passants : Les familles types : Un homme, une femme et deux gosses. Elle lâcha un énorme soupir et écouta la solution qu'Andrew venait de lui trouver. Le pauvre elle devait surement le fatiguer avec tout ça, il devait surement avoir bien plus de soucis rien qu'à lui seul et elle venait l'embêter.

- T'as surement raison. Bon ... Il fait chaud parlons de choses gaies d'accord ?!

Elle lui sourit. Julie fut très étonnée quand Andrew lui passa la main dans les cheveux, elle en frissona mais trouvait cela très agréable. Elle pouvait enfin se détendre et penser à autre chose ... Elle aurait jamais devinée qu'Andrew puisse être ce genre de garçon ... Enfin, les garçons assez romantique et serviable ! Elle avait l'impression que c'était un ami qu'elle connaissait depuis des lustres et qui faisait tout pour la réconforter et trouver des solutions à SES problèmes. D'habitude les seuls mots qui sortent de sa bouche sont des mots réconfortants envers sa mère. Pour une fois qu'elle parlait et que ce n'était pas à propos de Susan, cela lui faisait un peu de bien mais bien sur elle éspérait bien qu'Andrew garderait ces " révélations " pour lui. Elle n'était pas encore prête à l'avouer à Susan mais se promit que bientôt ...

» Julie Mayer