Lessive à 50%, c'est ça...

Susan était en admiration devant un paquet de lessive en poudre à 50% de réduction. Elle réfléchissait. Non.. Karl n'avait absolument rien à voir avec Edie Britt.. Il avait forcément fait ça pour la faire enrager.. oui, c'étaient bien leur genre. Une manigance perverse... En opinant du chef d'un air décidé, Susan attrapa le paquet de lessive, et se dirigea vers les caisses.

Elle marchait le long du rayon volailles. Deux dindes pour le prix d'une seule, promo à saisir! Susan en avait rien à faire de ces dindes. Elle avançait donc d'un pas très assuré vers le rayon charcuterie quand elle glissa sur une accumulation de gras.. et bam. Susan s'étala allegrement sur le sol.

Comme une grande fille, elle se releva en s'aggripant là où elle pouvait.Mais elle n'avait pas remarqué que "là où elle pouvait" n'était autre qu'un saucisson.. elle retomba à nouveau sur le postérieur, le saucisson dans la main gauche, et la lessive répandue sur le sol. Alors, elle leva la tête au ciel, et illustra sa situation avec un petit soupir.. Elle n'avait vraiment pas de chance

Pour la première, et certainement dernière fois de sa vie, Andrew avait accepté de faire quelques courses pour sa famille pendant que sa mère et Danielle se rendaient dans les boutiques de fringues, pour en trouver quelques uns à bon prix, et qui serait susceptible de leur plaire. Ayant alors emprunté un peu d'argent à Bree, il s'était rendu au supermarket, pour y acheter ce dont ils avaient besoin. Un peu de pain, du liquide vaisselle, en grande quantité, du produit pour la poussière, de la javel, un peu de fromage, et quelques fruits et légumes...

Cependant, Andrew fit un petit détour, ajoutant un paquet de préservatif dans son panier... Il n'allait certainement pas croisé quelqu'un du quartier dans ce genre de magasin, les habitants de Wisteria Lane préférant faire le marché, ou acheter des plats déjà tout préparés. Son panier sous le bras, il allait passer à la caisse, lorsqu'il vit, à quatre pattes par terre, Susan Mayer, l'une de ses nombreuses voisines, et amie de sa mère. La voyant dans un piteux état, il ne put s'empêcher de venir jusqu'à elle, sourire aux lèvres, pour venir l'aider...

Susan regarda le saucisson un instant, puis le lâcha sur le sol maculé en soufflant un instant. Elle en avait assez de faire des trucs idiots et maladroits... mais elle n'y pouvait vraiment rien. Elle était vraiment un aimant à malchance! Susan releva la tête et vit la dernière chose qu'elle esperait voir; quelqu'un de sa connaissance. Positivons, il valait mieux que ce soit Andrew plutôt que Mike, ou Karl... Elle pencha la tête, et attrapa sa main pour se relever. Une fois debout, elle remit le saucisson à la lessive à sa place, et épousseta son jean.

- Pff! Merci..

Elle ne savait pas vraiment quoi dire, tout de même en peu gênée. Elle donna quelques coups de talons pour pousser la lessive restante sous les rayons, et se dégagea du secteur à risque. Andrew était tout sourire. Est-ce qu'il se foutait de sa gueule? Susan fronça un peu les sourcils, puis balança les bras. Elle chercha un truc bateau à sortir, pour lui enlever cette expression du visage, qu'elle sentait directement adressé vers sa personne.

- Alors.. Andrew.. qu'est-ce que tu fais ici?

Non, il ne se foutait pas vraiment de sa gueule. A vrai dire, il trouvait la situation plutôt étonnante, mais n'était pas vraiment surpris que toutes ces choses puissent arriver à Susan Mayer, la fille la plus maladroite de toute le quartier, qui ne manquait jamais une occasion de se mettre dans des situations les plus étranges, sous les yeux rieurs de ses chers voisins... Mais à part ce petit défaut, Andrew trouvait cette mère de famille, et avait eu deux ou trois fois l'occasion de lui parler auparavant, et il l'avait plutôt apprécié.

Reprenant son panier qu'il avait posé dans un coin, pour aider Mrs Mayer, il la regardait de nouveau, son sourire ayant disparu.

- Quelques achats pour Maman.

Répondit-il simplement, en mettant en évidence le petit panier de plastique qui commencait à être un peu trop chargé. Il sourit de nouveau, ne sachant pas vraiment quoi dire...

- Ca va bien, vous ?

Andrew avait entendu dire que depuis quelques temps, elle et Mike n'était plus ensemble, mais il ne savait pa vraiment pourquoi, et a vrai dire, ca ne le regardait pas tellement. Mais il essayait simplement de papoter un peu... Et puis, il s'imagina à sa place, si jamais il devait quitter Justin pour une raison ou pour une autre, il ne tiendrait certainement pas le coup plus de deux ou trois jours...

Susan prit un air plus naturel, voyant que l'air amusé du jeune Van de Kamp avait disparu. N'ayant plus d'articles à porter, elle passa ses mains sur son jean. Elle n'allait pas spécialement bien, mais elle n'allait tout de même pas raconter sa vie à un adolescent. Bon, elle le faisait avec Julie, mais c'était particulier... Elle hocha donc la tête, et répondit tout naturellement:

- Ca va! Je fais juste quelques cou...

Soudainement, alors que son oeil furetait hasardement dans le panier d'Andrew, un emballage dont l'aspect lui était connu retint son attendion... mais, mais... c'était un paquet de preservatifs!

- rses...

Elle finit sa phrase, l'air dubitatif... c'était de son âge, certes, mais Susan le voyait encore comme le gamin qu'elle avait connu au début.. De suite, un dilemme anima son esprit. En parler à Bree, ou ne pas en parler à Bree. Elle avait déjà connu pas mal de traumatismes ces derniers temps.. Au bout de quelques secondes, Susan releva tout de même les yeux, et esquissa un sourire forcé

Andrew ne fit pas vraiment attention au petit "locage" de Susan. Elle avait peut-être vu quelqu'un en particulier, en l'occurence un vigile en rollers qui viendrait par ici. Mais pourtant, il n'y avait absolument personne qui puisse habiter Wisteria Lane qui semblait se ballader dans le rayon, et qui aurait alors alertée Mrs Mayer. Même pas Edie Britt, sa pire ennemie. Oui, car les deux femmes étaient connues pour se détester, ce qui était parfois assez comique...

- Vous passerez le bonjour à Julie de ma part ?

Les yeux à présent rivés sur sa montre, il vit avec étonnement qu'il allait être en retard à son petit rendez-vous. Oh, rien de bien palpitant, il rejoignait juste sa mère et Danielle au centre ville pour qu'ils rentrer ensemble à la maison... Relevant les yeux, et regardant à présent Susan, il sourit, en attendant une réponse. Mais il était un peu ailleurs... Son lui-même intérieur était en train de réfléchir à un moyen sûr de pouvoir cacher le paquet de préservatifs qu'il venait de s'acheter, sans que sa mère ne remarque rien. Il fallait à tout prix éviter la crise de nerf !

Susan entre ouvrit la bouche en observant le sourire d'Andrew.. un sourire vicieux et plein de sous-entendus. Elle avait bien remarqué que Julie était moins présente ces derniers temps! Elle n'était pas née de la dernière pluie, la Mrs Mayer, et elle savait très bien qu'un homme était un homme, et ce dès qu'il découvre le fonctionnement de ce qu'il se passe là-bas en dessous de la ceinture. Andrew van de Kamp était en train d'imaginer des choses pas du tout catholiques dans sa petite tête de jeune pubert!

- Andrew!! Sors toi ça tout de suite de la tête!

Elle reposa son regard sur la boîte de preservatifs... c'était une bonne marque, soit dit en passant! Il a du goût le jeune homme! Susan se blâma d'avoir pensé ceci. Si il avait du goût, c'est qu'il avait de l'experience! Susan n'aurait jamais pensé sa fille, si pure et responsable, faire ce genre de choses! Heureusement, elle se rappela avoir croisé Andrew avec un mec dans la piscine des Young et s'empressa d'utiliser cet argument

- Je... je croyais que tu préférais les garçons!

Andrew fut assez surpris par la réponse de Susan, et fronçat les sourcils ? Croyait-elle seulement qu'il voulait du mal à Julie ? Il ne savait pas vraiment pourquoi elle avait bien pu penser cela, mais en tout cas, c'était assez absurbe. Ouvrant la bouche pour répondre un truc complètement incompréhensible, Mrs Mayer ajouta quelque chose qui lui fit comprendre le pourquoi de cette "attitude".

Baissant la tête pour regarder dans son panier, il vit alors avec stupeur que le paquet de preservatifs qu'il venait de s'acheter était placé de tel sorte que tout le monde puisse le voir. Ce qui n'était absolument pas voulu. Andrew était peut-être un peu idiot sur les bords, mais pas au point de laisser trainer n'importe quelle chose un peu trop personnelle pour que les habitants de Wisteria Lane qu'il serait susceptible de croiser dans le supermarché ne puisse le remarquer. Surtout pas lorsqu'il s'agissait des meilleures amies de sa mère.

Relevant la tête vers Susan, les yeux clos, il cherchait quelque chose à inventer pour qu'elle puisse se taire, et ne pas en dire un mot à sa mère.

- Euh... En effet, je n'ai jamais été attiré par les filles... Mais je souhaitais simplement que vous puissiez transmettre le bonjour à votre fille de ma part, tout simplement parce que je l'apprécie. Et euh... S'il vous plait, essayez de ne pas parler de ça à tout le monde.

Lorsqu'il disait "ça", il parlait bien entendu du paquet qu'il venait de s'acheter...

Susan continuait de fixer Andrew avec un regard assassin. Depuis l'histoire avec Zach, elle avait réalisé que sa fille était une grande maintenant, et qu'elle avait l'âge d'être séduite... et ça ne lui plaisait guère. Et puis, qu'est-ce qu'elle ne dirait pas à tout le monde?? Remarque, d'un côté, c'est mieux qu'ils se protègent, Bree en ferait une crise cardiaque si elle devenait grand mère! Elle pencha la tête.

Après mûre réfléction, elle réalisa qu'elle avait potentiellement, je dis bien potentiellement, été un peu parano. Après tout, Julie lui en aurait quand même parlé.. non? Si. Elle prit une expression légèrement plus neutre et désigna l'objet responsable du conflit du regard

- Tu veux dire que tu projetes d'utiliser "ça" avec ton... copain de piscine.....?

Elle fit quelques gestes vagues avec ses mains, et fronça les sourcils.

Andrew regarda une nouvelle fois en direction de son panier, de plus en plus gêné. Certes, il assumait son homosexualité, et il n'avait pas peur de le crier au et fort maintenant qu'il était plus âgé... Mais ce qui le dérangeait le plus, c'est que Susan ait remarqué le paquet qu'il venait de s'acheter. Et sa question était des plus embarassantes. Relevant la tête, il fallait à présent qu'il trouve une excuse, un prétexte pour prouver que ce n'était pas lui qui voulait utiliser tout ça... Mais le seul gros bobard qu'il trouva à raconter était de faire croire que cette commission n'était pas la seule, et plutôt celle de Danielle. De quoi faire rire Mayer pendant un bon quart d'heure...

- Ecoutez, je dois y aller. A bientôt !

Déjà, il partait en direction de la caisse, le pas vif, manquant plusieurs fois d'immiter Susan et de faire tomber de son panier quelques achats. A présent, il était cuit... Cette information allait sûrement remonté jusqu'aux oreilles de sa mère, et le jeune homme n'avait pas vraiment envie d'une leçon de moral pour le moment.

Susan attendait une confirmation quand le principal interessé s'enfuit vers les caisses. Elle réalisa qu'elle n'avait peut-être pas été très délicate. Mais tout le monde sait que quand Susan veut savoir quelque chose, elle n'y va pas avec des pincettes... et le pire, c'est que ce n'est que rarement volontaire. Pour la consoler, tout le monde lui radote que ça fait partie de son charme.. mais parfois, elle préfererait être moins.. moins Susan. Ca lui éviterait quelques galères.. et comme Susan aime s'enfoncer, elle partit à la poursuite du jeune homme[i]

- Andrew!!! Ne sois pas gêné! C'est naturel ces choses là!

Elle marchait pas très vite avec ses talons, et le petit était rapide. Pourquoi en faire une montagne, de ce paquet de capotes? Elle ne comprenait qu'à moitié. Peut-être avait il honte! Oui, il avait sûrement honte. C'est courrant à cet âge.. Susan avait appris à relativiser avec la honte. Sinon elle vivrait constamment avec un sac sur la tête...

Non, ce n'était pas vraiment de la honte. Andrew avait surtout peur que sa mère ne l'aprenne, d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, il passait sans rougir à la caisse, même lorsqu'il achetait un paquet de préservatifs... Il ne faisait plus vraiment attention à Susan, mais plutôt à ce qui pourrait lui arriver si toute cette facheuse histoire remontait jusqu'aux oreilles de Bree, qui se mettrait alors à se demander si elle avait été une aussi mauvaise mère que cela, pour que son fils puisse acheter ce genre de chose à seulement 17 ans.

Les mains chargées de toutes sortes de paquets, le garçon se dirigeait à présent vers la sortie. En sortie, il ouvrit le bout de carton, pour en remplir ses poches. Il espérait simplement qu'ainsi, sa mère ne s'apercevrait de rien... Et Danielle non plus !